Torah תּוֹרָה Les cinq Livres
La Torah est composée de cinq livres désignés en hébreu par un des premiers mots du texte hébreu. Elle contient, selon la tradition juive rabbinique, 613 commandements.
I – Béréchit (au Commencement) - בראשית - Genèse
II – Chémot (Noms) - שמות - Éxode
III – Vayikra (Et il appela) - ויקרא - Lévitique
IV – Bamidbar (Dans le désert) - במדבר - Nombres
V – Dévarim (Paroles) - דברים - Deutéronome
Rédaction
Les traditions juives et chrétiennes ont attribué la rédaction des cinq livres à Moïse. Philon d'Alexandrie et Flavius Josèphe lui attribuent même la rédaction de sa propre mort.
Cette idée d'une rédaction mosaïque sous la dictée de Dieu restera quasiment unanime durant des siècles.
Néanmoins, dès le Moyen Âge, différents anachronismes, apories et ruptures dans la logique littéraire amènent certains érudits et philosophes, tels que Isaac ibn Yashush puis Abraham ibn Ezra au XIIe siècle, à dresser des listes des textes ou éléments rédigés après l'époque mosaïque, sans remettre pour autant en cause la tradition reçue.
Baruch Spinoza, philosophe néerlandais d'origine séfarade (1632-1677) souligne quant à lui, dans son Traité Tractatus theologico-politicus,l'unité de la Torah et des livres de Josué au livre des rois et en attribue la rédaction à Ezra.
Au XVIIIe siècle, sous l'impulsion de Jean Astruc (1684-1766) , naît alors l'idée que le texte de la Torah serait la compilation de plusieurs documents différents. La théorie dite « documentaire » qui en découle est développée au XIXe siècle par l'exégète Julius Wellhausen, qui propose un modèle selon lequel la Torah serait le résultat de trois ou quatre sources indépendantes rédigées entre le VIIIe et le début du Ve siècle av. J.-C. Cette théorie connaît un succès grandissant jusqu'aux années 1960.
Ce n'est véritablement qu'à partir des années 1970 que l'hypothèse documentaire est remise en cause en raison de datation hasardeuse des textes. Des théories concurrentes sont alors proposées. La « théorie des compléments » , développée entre autres par John Van Seters défend l'idée que la Torah serait principalement le travail d'un éditeur ou (d'un groupe d'éditeurs) , qui aurait collecté et enrichi une multitude de textes déjà existants. La « théorie des fragments », qui est, quant à elle, défendue par Rolf Rendtorff, part de l'idée qu'à l'origine se trouvaient plusieurs textes épars et isolés et que ces fragments auraient ensuite été collectés graduellement et rassemblés en un seul texte par les rédacteurs de la Torah.
Malgré leurs différences, ces deux théories s'accordent sur le rôle charnière de l'Exil, qui a eu lieu au VIe siècle, pour ce qui est de la formation et de la composition du Pentateuque. Depuis la fin des années 1990, les chercheurs mettent surtout en avant l'idée que l'essentiel des textes du Pentateuque ont certainement été compilés à l'époque perse, c'est-à-dire entre le Ve et le IVe siècle. Selon cette théorie, les derniers rédacteurs de la Torah ont joué un rôle important sur la forme finale du texte. Même s'ils se basaient sur des documents plus anciens, ils les ont retravaillés et compilés suivant un projet théologique bien précis. Au début du XXIe siècle, aucun consensus exégétique ne s'est encore réalisé depuis l'effondrement de la théorie documentaire, qui conserve cependant de nombreux adeptes.
Malgré leurs divergences, les chercheurs s'accordent sur le fait que l'achèvement de la Torah a eu lieu au plus tard vers le début du IIIe siècle av. J.-C..
Manuscrit de Mer morte
Datation usuelle des cinq livres | |
Genèse | Début de rédaction vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C., puis ajouts et retouches du texte jusqu'au IIIe siècle av. J.-C. |
Éxode | Certains récits de l'Exode remontent au VIIIe siècle av. J.-C. Ces textes sont retravaillés et complétés à partir du VIe siècle av. J.-C. |
Lévitique | Ve siècle av. J.-C., se basant sur des sources plus anciennes |
Nombres | Certains récits des Nombres remontent au VIIIe siècle av. J.-C. Ces textes sont retravaillés et complétés à partir du VIe siècle av. J.-C. |
Deutéronome | Les lois deutéronomiques peuvent remonter jusqu'à la fin du VIIIe siècle av. J.-C. Celles-ci sont ensuite intégrées dans l'ensemble Deutéronomiste à partir du règne de Josias (VIIe siècle av. J.-C). |
La Parasha פרשה
La parasha est l'unité traditionnelle de division du texte de la Bible hébraïque.La division du texte en parashiot est indépendante de la numérotation des chapitres et des versets, qui ne font pas partie de la tradition.
La Tora est divisée en cinquante-quatre (54) sections hebdomadaires, péricopes, appelées Paracha par les juifs séfarades et Sidra par les juifs ashkénazes.
La Paracha est lue à la synagogue pendant l’office du matin du Chabbat. Les péricopes sont identifiées par le premier ou le plus significatif des mots du verset d’ouverture. Le rabbin, au cours de son homélie, commente la Paracha.
La Haftara הפטרה
La haftarah, הפטרה est un texte issu des livres de Neviim (les Prophètes), lu publiquement à la synagogue après la lecture de la parasha, lors du chabbat ou des jours de fêtes juives.
Le texte institué pour chaque occasion a un thème en rapport avec la parasha correspondante.
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